Le collier étrangleur

Les colliers étrangleurs, comme l’ensemble des « colliers de dressage coercitif » (torquatus, colliers électriques…) sont déjà interdits dans plusieurs pays : le Danemark, l’Australie, l’Allemagne ou encore la Suisse par exemple. En France, ils font l’objet d’une proposition de loi qui a été adoptée en grande majorité à l’Assemblée. Pour autant, elle n’est toujours pas effective et beaucoup de maîtres continuent de les utiliser. Mais pourquoi en voit-on encore autant ?

1. Les vieilles (et fausses) idées

Beaucoup de propriétaires de chiens croient encore malheureusement aux idéologies du type « on a toujours fait comme ça ». Il leur est donc difficile de remettre en question les vieux préceptes, surtout lorsqu’ils sont conseillés par des gens qui ont l’air très sûrs d’eux. Cela rassure et déculpabilise, même lorsqu’on remet ces idées en question. En éducation canine comme dans n’importe quel domaine, ce n’est pas parce qu’on a toujours fait comme ça que c’est éthique, et beaucoup d’exemples peuvent être cités !

2. La démocratisation de l’outil

Si une poignée de personnes avaient réussi à l’utiliser avec finesse, la démocratisation de l’outil et les mauvais conseils ont très largement pris le dessus et l’on retrouve ce type de colliers sur de trop nombreux chiens encore. Il est même parfois difficile de rentrer dans le dialogue avec les propriétaires utilisant l’étrangleur car ils sont soit dépassés par les problématiques de leur chien (marche en laisse, réactivité…) soit pris de culpabilité car ils savent qu’au fond, ce n’est ni l’idéal ni la solution.

3. Remettre les pendules à l’heure

A chacun ses méthodes, me direz-vous. Mais en aucun cas le collier étrangleur ne peut être considéré comme une méthode en tant que telle. Il n’est qu’un outil qui prive le maître de bon sens lorsqu’il a besoin d’un accompagnement adapté et cohérent. La bienveillance est aujourd’hui au cœur de nos problématiques dans le traitement des animaux, il est donc indispensable de repenser les vieux préceptes et remettre en place des méthodologies intervenant dans le respect du chien en éducation. S’il s’agit de sortir de sa zone de confort, il s’agit aussi d’améliorer notre perception des choses et notre relation avec notre chien.

Pour conclure et appuyer mon propos, la prise en charge de maîtres pensant ne pouvoir se passer du collier étrangleur est monnaie courante. Nombreux sont les chiens que je reçois, réactifs ou tirant énormément en laisse, à qui je prescris un simple collier plat, avec lequel nous pouvons tout faire. Se passer d’outils coercitifs n’est qu’une question de volonté et de méthode, il suffit simplement de comprendre le fonctionnement du chien pour être efficace dans son éducation.